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 ---> *Historique, langues et religions

Il semble que les plus traces les plus anciennes de présence humaine dans la région du du Golfe remontent à quelque 4000 ans avant notre ère. Plus tard, la péninsule Arabique fut fréquentée par des tribus nomades du désert du Najd, qui y séjournaient durant la belle saison. La région du Golfe devint un centre de commerce florissant.

Au Ve siècle avant notre ère, l’historien grec Hérodote désignait les habitants de la région comme des Cananéens, connus pour leur maîtrise de la navigation et leur habileté dans le négoce. Ce sont les Grecs qui donnèrent son nom au golfe Persique. Auparavant, les Suméro-Babyloniens l’appelaient soit la mer Inférieure, soit la mer Amère, soit encore la mer du Soleil levant. Au IIe siècle de notre ère, le géographe grec Ptolémée mentionna une ville nommée Catara sur sa carte de la région. Par la suite, l’occupation romaine marqua le déclin commercial du Golfe au profit de la mer Rouge. Il fallut attendre la domination de la région par l’Empire sassanide (entre les IIIe et VIe siècles pour que la région du Golfe redevienne un lieu d’échanges florissants. Assyriens, Perses, Babyloniens, Grecs et Sassanides se succédèrent dans cette région du Golfe.

La religion musulmane pénétra au VIIe siècle dans la région du Golfe, alors sous domination de la dynastie des Arabes de Manadhira. Leur roi, Al Mundhir Ibn Sawi Al Timimi, se convertit à la nouvelle religion. Dès lors, le Qatar participa à l’expansion de l’islam ; il aida à la préparation d’une première flotte destinées à diffuser la religion au-delà des mers. En même temps, la langue arabe s’implanta définitivement dans la région, même si cette langue était déjà parlée depuis quelques siècles, probablement dès le IIe siècle. C’est à cette époque qu’est apparu le nom de Qatar pour désigner la région.

Durant le règne des Abbassides (750-1250), le Qatar connut une grande période de prospérité. Ce fut l’époque des Milles-et-Une-Nuits, l’âge d’or du monde arabo-persan. Le port de Bassorah étendit son influence à tout le Golfe.

Les Portugais occupèrent le détroit d’Ormuz, puis Mascate et Bahreïn. En 1517, ils prirent le Qatar et imposèrent leur contrôle maritime et commercial dans le Golfe. Quelques années plus tard, soit en 1538, ils furent chassés de la région par les Ottomans qui dominèrent le Qatar durant quatre siècles. Les Ottomans n’imposeront pas la langue turque aux habitants, cette langue restant le seul apanage de l’Administration. Au cours du XVIIe siècle, le pays fut marqué par de violentes rivalités entre les tribus désirant contrôler le territoire. Les conflits entre tribus se poursuivirent jusqu’au début du XIXe siècle, alors que les Britanniques décidèrent d’intervenir.

C’est que ces rivalités tribales diminuaient la sécurité maritime des flottes britanniques en route vers les Indes. Après avoir bombardé Doha, le colonel Lewis Pelly, à titre de résident politique dans le Golfe, signa en 1868 un traité de paix avec le cheikh Mohammad Bin Thani et reconnaissait en ce dernier le personnage le plus influent de la région et mettait fin aux prétentions des Al Khalifa à gouverner le Qatar.

En 1871, le traité de paix devint caduque, car les Turcs installèrent une garnison au Qatar, ce qui remettait aussi le pays sous la gouverne ottomane. Mais le cheikh Qasim s’opposa à cette tutelle et prit les armes contre les Turcs et leur infligea une cinglante défaite. Au tournant du siècle, Qasim décida d’adhérer au wahhabisme (d’après le nom du fondateur, Abd Al Wahhab), une doctrine d’interprétation rigoriste du Coran. En 1913, un accord fut conclu entre Britanniques et Ottomans, redéfinissant les zones d’influence dans la région.

La domination britannique sur le Qatar fut consacrée en 1916 par un traité de protectorat : l’émir, en échange de la protection britannique contre la puissance menaçante d’Ibn Séoud, accordait à la Grande-Bretagne une exclusivité sur les concessions pétrolières. Le traité du 3 novembre 1916 entre le gouvernement britannique et le cheikh de Qatar comportait divers engagements du cheikh, notamment celui de respecter les obligations propres à la côte de la Trêve. Sous réserve de quelques engagements particuliers, l’administration intérieure du territoire était entièrement souveraine, seul l’exercice des relations extérieures se voyait limité par l’intermédiaire obligé du Royaume-Uni :

Moi, cheikh Abdullah, je m’engage en outre à ne pas avoir de relations et à ne pas correspondre avec une autre puissance, ni à recevoir son agent, sans le consentement du Gouvernement britannique ; sans un tel consentement, je ne céderai pas non plus de terres à aucune autre puissance ni à ses sujets, que ce soit en les affirmant, en les vendant, en les transférant, en les donnant ou de toute autre manière.
Le gouvernement britannique s’engageait à protéger le cheikh, ses sujets et son territoire contre toute agression par la mer et à prêter ses bons offices en cas d’attaque terrestre du territoire de Qatar.

Les premières découvertes de gisements pétrolifères dans la région, à Bahreïn en 1932, soulevaient la question de la délimitation précise des frontières. Il s’agissait de définir les territoires de prospection et d’exploitation des compagnies pétrolières, l’américaine SOCAL (Standard Oil Company of California) obtint d’Ibn Séoud la concession du Hasa, en territoire saoudien, tandis que la concession qatarie fut échue à la britannique APOC (Anglo-Persian Oil Company). Définir la frontière revenait à tracer la séparation entre les deux concessions. Se posa en outre la question de l’accès à la mer ; le port d’Al-Udaïd était revendiqué par l’Arabie Saoudite, le Qatar et Abou Dabi. L’accord sur les frontières n’interviendra qu’en 1965. Puis la Seconde Guerre mondiale vint stopper la production pétrolière,mais entraîna une vague d’immigration qui porta la population du Qatar à environ 27 000 habitants, dont la moitié à Doha. La grande aventure du pétrole recommença en 1949.

Dans les années soixante, le cheikh Khalifa Bin Hamad Al Thani, alors prince héritier, prit une part de lus en plus active dans les affaires du Qatar. Il participa à l’élaboration d’un plan de développement national qui prévoyait une modernisation de l’administration et un développement accéléré de l’industrie pétrolière. Cette nouvelle situation entraîna un besoin de main d’oeuvre, c’est-à-dire une seconde vague d’immigration qui provenait essentiellement du sous-continent indien (les Indo-Pakistanais).

Vers la fin des années soixante, soit en 1968, les Britanniques décidèrent de se dégager de tout accord de défense dans la région avant l’année 1971. Les émirats du Golfe envisagèrent un temps de constituer une fédération, mais les négociations s’avérèrent rapidement infructueuses. Le Qatar décida finalement de devenir un État indépendant à l’exemple de son voisin, le Bahreïn.

En avril 1970, le Qatar se dota d’une constitution provisoire qui en faisait un État arabe indépendant, avec l’arabe comme langue officielle, et devint membre de l’Organisation des Nations unies. En 1972, l’émir qui dirigeait le pays, Ahmad ibn Ali al-Thani, fut détrôné par son cousin, Khalifa ibn Ahmad, sous le règne duquel le pays s’était modernisé. Le cheikh Ahmad poursuivit la politique étrangère menée par son père au sujet de l’Arabie Saoudite, avec laquelle les relations se compliquèrent. En 1974, l’ensemble des opérations pétrolières fut placé sous le contrôle d’une société unique créée à cet effet, la Compagnie générale de pétrole du Qatar (appelée QGPC). Grâce au pétrole, le Qatar devint un pays très riche. Les domaines de la santé et de l’éducation se développèrent, ce qui favorisa une troisième vague de main d’œuvre étrangère, cette fois-ci en en provenance du monde arabe et de l’Asie du Sud-Est (Philippines). Les moeurs évoluèrent rapidement, alors que la société qatarienne se trouvait confrontée à la modernité importée de l’Occident. Apparurent les voitures, le téléphone, la télévision, l’air climatisé, les ordinateurs, etc., ce qui bouleversa grandement les moeurs des Qataris, sans remettre en cause les fondements religieux et traditionnels de la société.

En 1991, le Qatar participa à la coalition levée contre l’Irak, tout en demeurant partisan du retour de l’Irak sur la scène internationale. Le Qatar fut aussi le premier pays arabe du Golfe à conduire des négociations avec Israël en vue d’une normalisation des relations diplomatiques. Cette politique étrangère différenciée s’inscrit dans un contexte de tensions quasi permanentes avec ses voisins du Golfe, en raison de problèmes frontaliers récurrents. Le 27 juin 1995, le prince héritier, le cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, prenait le pouvoir après avoir renversé son père. Devenu nouvel émir du Qatar, il entreprit des réformes marquant un premier pas vers la démocratisation du pays et de ses institutions. Il a accordé le droit de vote aux femmes et, en octobre 1996, a laissé s’implanter à Doha une chaîne de télévision privée arabe devenue célèbre : Al-Jazeera (l’île). La chaîne est devenue en quelques années la seule voix libre de l’immense nation arabe. À l’heure actuelle, le Qatar semble se tourner vers une nouvelle aventure, celle du gaz. Les revenus du pétrole et du gaz naturel permettent au Qatar d’atteindre un niveau de revenus par personne proche de celui des plus riches pays industriels d’Europe de l’Ouest.

L’État du Qatar a adopté une politique d’arabisation pragmatique : il s’agit de favoriser l’arabe tout en conservant certaines prérogatives à l’anglais. La Constitution de 1970 a été remplacée par celle de 2003, approuvée lors d’un référendum le 29 avril 2003. L’article 1 reprend les dispositions de 1970 sur la langue :

Article 1 : Le Qatar est un État arabe indépendant et souverain. Sa religion est l’islam et la Charia islamique la source première de ses lois. Son système politique est démocratique. La langue arabe est sa langue officielle. Le peuple du Qatar fait partie de la nation arabe.

Article 35 : Tous sont égaux devant la loi et il n’y a aucune discrimination pour des raisons de sexe, de race, de langue ou de religion.

Quant à l’article 35, il interdit la discrimination pour des motifs de sexe, de race, de langue ou de religion.

L’État du Qatar fonctionne avec deux langues arabe, l’une pour l’écrit (arabe classique), l’autre pour l’oral (arabe du Golfe). Si l’arabe classique sert de langue écrite pour l’État et les médias, l’arabe du Golfe sert de langue orale pour le gouvernement, l’Administration, l’armée, la police, les affaires, etc. C’est en arabe du Golfe qu’on gère l’État, mais c’est l’arabe classique qui sert de langue véhiculaire entre les populations arabophones. Avec les non-arabophones, c’est l’anglais qui remplace l’arabe classique.

C’est la population indigène du Qatar qui contrôle les affaires du gouvernement, de la police, de l’armée, etc. C’est pourquoi l’arabe du Golfe, une langue essentiellement orale, est utilisé partout. La plupart des fonctionnaires parlent donc l’arabe du Golfe, mais aussi l’arabe classique lorsque les circonstances l’exigent, parfois l’anglais dans certaines administrations de la capitale. C’est en arabe du Golfe qu’on discute des lois rédigées en arabe classique, c’est en arabe du Golfe qu’on commente les règlements administratifs offerts en arabe classique.

Dans les tribunaux, l’arabe classique est la langue officielle, mais les accusés, les témoins et les avocats peuvent s’exprimer en arabe du Golfe ou en anglais lorsque la cause concerne les étrangers. Dans les municipalités (cours locales), c’est toujours l’arabe avec, selon les besoins, le recours au services d’un interprète. Cela dit, il vaut mieux ne pas avoir de contentieux avec des citoyens du Qatar (les « nationaux »), car la justice du pays risque de ne pas se montrer totalement impartiale. Les services gouvernementaux centralisés sont donc offerts en arabe du Golfe (avec les locaux), en arabe classique (avec les autres arabophones) et en anglais (avec les étrangers occidentaux et asiatiques).

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