Sur deux cents kilomètres courus sur un billard de bitume, la quatrième étape n’eut rien à envier question dénivelé à celle qui a été proposée la veille ou à celles que proposent les plus grandes épreuves. De la montagne de Téresopolis, la course rejoint le bord de mer à Rio das Ostras, la rivière des huitres. Une perle.

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Dès le départ bien matinal donné à 7h en altitude au dessus d’une mer de nuages, la course file au nord, s’enfonce dans le brouillard qu’un soleil vite généreux éclaircit. Le ciel revêt le bleu le plus azuréen et le peloton, agité, aborde au tiers de l’épreuve un nouveau col, hors catégories, mille deux cents mètres de dénivelé sur quinze kilomètres.

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Au-delà d’un course sur les toboggans du plateau, la route dévale doucement jusqu’à la plage pour gagner la ligne d’arrivée. Les paysages sont magnifiques. Du pédalo sous les cocotiers. Des vaches cornues, bossues, telles des zébus, regardent passer le train. L’ascension abordée unanimement divise une nouvelle fois, irrémédiablement le peloton. Pour certains, les jambes accusent certaines lourdeurs, paient les efforts fournis les jours précédents. Mais les meilleurs, les vingt premiers du classement général restent unis. Plusieurs s’essaient de s’échapper mais vite, le cœur ahanant, se ravisent et revoient leurs prétentions.

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En définitive, la locomotive est toujours made in Columbia et pour suivre le rythme imposé, on s’accroche, on ose enrouler la grande plaque, on serre les dents, on se dandine, on appuie, çà fait mal. Comme hier, un à un, par l’arrière, d’émérites candidats décrochent. La bascule au sommet ne laisse rien présager du résultat de l’étape. Les plus ardus sont restés accrochés. A moins que...

Dans la descente, l’Espagnol intégré à l’équipe portugaise OFM Gustavo Veloso ne parvienne sans attaquer franchement à prendre dix, puis vingt, puis trente mètre d’avance. Seul Oscar Sevilha est parvenu à coller sa roue. Personne derrière eux ne fait vraiment l’effort et, l’occasion faisant deux larrons, les deux hommes finissent pas se faire la belle. Gustavo s’échappe et emmène dans son sillage un Oscar qui, en vain, attend que ses équipiers colombiens ne réagissent.

Au général, les deux hommes sont 9ème et 5ème à 1’13 du leader en maillot jaune. Deux seules secondes les séparent. Sur les toboggans, l’écart se creuse et à 25 km de l’arrivée, les deux hommes comptabilisent 3’30 d’avance. Avec la bonification de la victoire d’étape, le premier ravira la camisa amarela. Seul contre tous, sans pouvoir compter sans la collaboration de son camarade d’échappée, Gustavo serre les dents et tient seul en respect un peloton désorganisé lancé à ses trousses. Bel effort peu gratifié.

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Les deux hommes conservent 2’40 sur la ligne d’arrivée. Sans doute plus frais, Oscar Sévilha déboite dans la dernière ligne droite et rafle la mise. Opportun ? Sans doute est-ce là le jeu d’équipe. Victoire d’étape et maillot jaune pour l’Espagnol de l’EPM qui relègue son compagnon du jour à 7’’ et son collègue Edwar Ortiz à 1’38.

........................................... Reportage : Brice de Singo ...........................................

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